Entre des rangées de livres

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 01/02/2009

Taylor a toujours été une fille sérieuse. Son plaisir elle ne le trouve pas pendant des sorties avec d'innombrables amies autour d'une table à commenter les autres - les garçons notamment, ou entre des rayons de vêtements avec des jeunes femmes hystériques qui s'arrachent la dernière jupe en S, ou encore dans des boîtes de nuits, vous savez ces lieux où il n'y a plus aucune limite entre les corps des gens ; bref tous ces trucs dits de fille, voire d'adolescente. Non. Taylor préfère très largement les lieux au calme qui lui permettent de s'évader ou de réflechir. N'allez tout de même pas croire qu'elle ne s'amuse jamais !

On était un samedi après-midi. Dehors, il faisait sombre : des nuages noirs couvraient le ciel. Il fallait bien qu'un orage éclate à un moment ou à un autre de toute façon, depuis le début du mois d'août le temps était chaud et sec. Taylor appréciait ce temps, ne lui demandez pas pourquoi, elle ne saurait vraiment vous répondre. Elle avait donc décidé de passer quelques heures à la bibliothèque située à deux pas de chez elle en ayant bien pris soin de s'occuper de la maison avant de partir et de prévenir son père au cas où il rentrerait plus tôt, par un post-it collé sur le frigo :
"Papa, je suis sortie à la bibliothèque. Je rentrerai avant la fin de l'après-midi. Je t'aime !"

Aujourd'hui, Taylor était venue à la bibliothèque dans aucun but particulier. En fait, ce qu'elle faisait, c'est qu'elle passait dans un rayon, posait son doigt sur le bord d'un livre, le faisait glisser tout en avançant et s'arrêta au hasard sur l'un d'eux.

Elle venait d'entrer dans la bibliothèque où il n'y avait que quelques personnes, comme à son habitude, le sol grinçait, comme toujours, et dans ce lourd silence on avait l'impression de faire plus de bruits que toute une foule réunie. Elle avança doucement pour se diriger vers un rayon.

Andrew ne savait même pas ce qu'il faisait ici. C'était d'ailleurs étrange car il essayait de se rappeller la dernière fois qu'il était venu et... Ca remontait à très longtemps, quand il était petit et qu'il avait dû y aller avec l'école. L'école ... Ca aussi ça remontait à longtemps.

Comme c'était l'été, il ne se prennait pas la tête pour s'habiller : il mettait généralement un short ou un pantacourt ainsi qu'un maillot de foot ou un T-shirt moulant histoire de montrer à qui le voulait qu'il était musclé. Dans le genre je me vante pas ... Aujourd'hui c'était jean et chemise, un vrai miracle. Non mais en fait c'est que dans quelques heures il avait un entretient d'embauche et il se voyait mal débarquer en short, il avait vraiment besoin de ce boulot. Sans parler du fait qu'apparement, un orage ne tardait pas.

Assit dans un fauteuil il regardait les filles passer. Une attira son attention. Elle avait un joli visage mais avait l'air bien trop sérieuse pour se laisser draguer par un mec comme lui. Quoiqu'il n'était pas si méchant et repoussant que ça ... Se surprennant à penser ça, il haussa les sourcils mais sans cesser de fixer la jeune fille. C'est que c'était la plus potable qu'il avait vu ici et "mâter" n'était pas interdit. Si il avait le choix entre elle et une fille à lunettes, boutonneuses et imitant le dessin animé "sourire d'enfer", son choix était fait. En fait il attendrait qu'elle prenne place quelque part pour aller se mettre à côté d'elle, prennant avant un livre au pif.

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Taylor s'avançait dans un couloir de livres, en ayant une démarche posée mais élégante. Au fond, elle ne perdait pas ces règles de tenues de classe sociale aisée. Vous savez se tenir droit, marcher la tête haute, etc. C'était resté ancré en elle puisque ça avait accompagné son enfance - avant ce drame.

Elle s'était décidée pour le rayon poésie. Mais à vrai dire, ce n'était pas le thème qui la passionnait le plus... Ces suites de vers pour la plupart mélancoliques étaient plus déprimantes et sombres qu'autre chose. Son doigt glissa sur les livres - dont la plupart était poussiéreux, et vint se poser sur l'un d'eux. Mais quelque chose l'interpella, en fait, elle avait juste l'impression de se sentir observée. Elle ne tourna pas la tête et ne s'en préoccupa plus.

Sa main fine retira le livre puis Taylor revint vers les tables où elle se posa à celle qui était la plus éloignée, à l'écart. En s'y dirigeant, elle essayait d'éviter tout croisement de regard avec une autre personne. Cela la mettrait bien trop mal à l'aise !